Triste Sénile
Souvenir filant,
Si souvent comme une ombre, parfois un visage,
Si proche et devenu insignifiant
Pourtant, j'essai, je le saisi et il s'évapore dans ce nuage.
C'est comme cet enfant qui rit sur ce papier couleur,
Cette image que je perds et que je reconnais maintenant,
Puis qui disparaît derrière son calque. Simultanément.
Et dans mon dos, cette froide sueur.
Cette angoisse de ne pas savoir,
Comment accrocher à ma mémoire
La douceur des temps passés,
Le souffle chaud de cette vie embrassée.
Et comme les images s’effacent,
Peu à peu les mots viennent à manquer, l'idée s’amenuise,
Et quoi que l’on m’inspire, que l’on me dise,
Je reste là, immobile, malgré ces bras qui m’enlacent.
Immobile devant cette glace,
A regarder cet homme diaphane qui a pris ma place,
A pleurer mes idylles perdues,
Ignorant cette main fine sur ma main nue.
BEJ