Hélas ! tu es partie si loin,
M’abandonnant à ses furies ;
Ô oui, tu t’es délivré enfin
De sa savoureuse tyrannie.
Tu es libre ! Tu es déliée !
Chante et loue alors ton dieu
Afin qu’il t’en demeure obligé
Par le plaisant joug de tes yeux.
Le parfait enfant semble ravi
De t’avoir emporté loin de moi.
Il s’en régale, il rit aujourd’hui
De ses farces jouées avec joie.
Ô digne servante des dieux,
Comme j’adorais te louer
Avec toute la ferveur du pieux
Otage de cet enfant amusé.
Dès lors je compose ces vers
Bénies de mes chaudes larmes,
Mais aussi par un chagrin amer
Je me forme à aiguiser mes armes.
Ces faibles armes ainsi amassées
Au plus profond de mon âme,
Me permettront ainsi de résister
Aux saintes flèches décochées
Par ce gamin cruel et joueur
Qui n’a de cesse, ô hélas !
D’accroître mon doux malheur
Par ses plaisanteries salaces.
Désormais j’oublie, je l’oublie
Afin de ne me consacrer
Qu’à ta mémoire embellie
Par mes chants raffinés.