Les amis qui m'entouraient
Dans ma vie étaient nombreux
Quand je conduisais ma barque
Comme un capitaine heureux
Mais la tempête est venue
Et ils se sont enfuit en foule
Comme des rats qui abandonnent
Le navire qui coule
Et j’ai mâché la solitude
Avec mes tristes mélopées
Sur un radeau de fortune
Comme un naufragé oublie
Dites-moi
Que ce n'est pas la gloire
Ce que l'on écrit sur les portées
Quand on mange le pain noir
Dites-moi
Ce qui a pu me faire changer
Pour transformer en revanche
Mon calendrier déchiré
La traversée était longue
Et les heures inlassables
Quand j'ai, mange le pain noir
Judas quittait déjà ma table
Une symphonie qui s’achève
Avec le bruit des chaînes
Lorsque enfin le dernier acte
Porte en lui l’anathème
Abandonné à la dérive
Sans adieu sans requiem
Vers un rivage inconnu
D’où on ne revient pas indemne