Petite fille de Manille
Tu arpentes les rues
A l’âge ou d’autres filles
Vont encore au bahut.
Tu es jetée en pâture
Au milieu de ces salops
Qui par des jeux impurs
Profitent des marmots.
Ton regard est si vide
Perdu dans le néant
Ton enfance est livide
Pourtant, tu serres les dents.
Tu gardes au fond de toi
Le rêve d’une autre vie
Et comme tu as la foi
Jour après jour, tu pries.
Ils ont volé ton enfance,
Malgré cela tu survis
Au prix de quelles souffrances
Car dans tes yeux c’est la nuit.
Un jour, j’espère, tu partiras
Dans un pays lointain
Pour te construire une vie à toi
Et peut-être, souriras-tu enfin
Calou