S'il vous plait, s'il vous plait
Ces mots toute la journée
Comme un très vieux chapelet
Maintes fois égrené
Résonnent dans ma tête
Et martèlent mon coeur
Qui ne fait plus la fête,
Qui n'a plus de demeure.
Assis sur le pavé
Reluisant sous l'orage,
Sur ce sol abreuvé
Qui plagie mon image
Je ramasse quelques pièces
Jetées par des badauds
Touchés par la détresse
Que j'incarne comme fardeau.
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S'il vous plait, s'il vous plait
S'il vous plait, s'il vous plait
S'il vous plait, s'il vous plait
Ne fermez pas les yeux
S'il vous plait, s'il vous plait
S'il vous plait, s'il vous plait
S'il vous plait, s'il vous plait
Appelez moi Monsieur.
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Je me vois dans la glace
D'une vitrine de quartier
Tel ma vie en préface
Ruisselant de pitié.
L'avenir sans demain
Aux oboles d'Harpagon
Comme des prix d'examens
Aussi rare que l'argon
Je l'attends patiemment
Le front grave vers le sol
Arpégeant mes tourments
(ré ré fa mi do) sol.
Je refuse l'usure
Et songe à mes envies
Pour qu'un ciel bleu azur
Embellisse ma vie.
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Certains sont prêts à tout
Pour atteindre leur cible
Abattre leur atout
Ou jurer sur la Bible.
Quelques offrandes de mieux
Pour le prix d'un Nobel
Suscitent bien des envieux
Comme Caîn pour Abel
Car changer en colombe
Pour détruire par orgueil
Observés d'une tombe
Nous serons par un oeil.
Une conscience d'opportun
Litigieuse et impure
Engendre des butins
Au passé bien obscur.
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Quand l'astre au crépuscule
Se pose sur les toits
Ainsi qu'un funambule
Sur son fil de soie
Les tuiles comme une tangente
Au disque lumineux
Aux belle couleurs changeantes
L'avalent peu à peu.
Ce programme imposé
Offert par la nature
Chaque soir diffusé
Au dessus des toitures
Emerveille mon coeur
De cette féerie
Voilant mes yeux en pleurs
Sous les balcons fleuris.
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Philippe Dranault