Méfies-Toi de tes pas, ô voyageur
Toi qui pénètres cette nuit en ces lieux
Tu prétends ne pas avoir peur
Prenant ta quête pour un simple jeu
Mais déjà les ombres ténébreuses
Apprêtent en hâte ton cercueil
Rempli de dizaines d'âmes malheureuses
Pensant vaincre sans peine leur orgueil
Les battements de ton coeur te trahissent
Je ressens très clairement sa torpeur
Ressens-tu l'appel des enfants du Styx ?
Les entends-tu chanter la fin de ton heure ?
Tu pensais sans doute son âme sauver
A celle que tu es venu chercher ?
Sans aucune autre obole à verser
Que ta ô combien insignifiante pitié
Ton courage a perdu son mordant
Mais tu ne puis désormais plus reculer
Tes convictions s'enfoncent dans le néant
Dévorant ton être sans que tu puisses lutter
Laisse-moi le détacher de son enveloppe
Fais-le se diriger vers ces effluves éthérées
Regardes-les, ces corps nyctalopes
Qui espèrent avec eux ton âme plonger
Oui, vas-y, n'attends pas : rejoins-les
Oublies ton monde devenu pour toi risible
Va te fondre dans leur danse sacrée
Et tu goûteras au plaisir de l'indicible
FABS