J’aurais voulu

J’aurais voulu
Les champs de blé sous le ciel noir
La mer immense quand vient le soir
J’aurais voulu
Les albatros avec leurs ailes
Comme un radeau la tourterelle

J’aurais voulu
De la joie à perte de vue
Des paysages imprévus
J’aurais voulu
Les grands arbres au-dessus des champs
Des draps qui flottent dans le vent

Mais je n’ai plus qu’un ciel de plomb
Les trottoirs gris et leurs piétons
Mais il n’y a plus d’horizon
Les quatre murs d’une prison
La peur des autres et du dehors
L’angoisse comme un alcool fort
L’espoir jeté au fond du puits
Demain pareil à aujourd’hui

J’aurais voulu
L’orage avec ses étincelles
La pluie et ses vols d’hirondelles
J’aurais voulu
Le ciel et la lune enflammée
Tous les volcans et leurs fumées
J’aurais voulu
Prendre ta main dans le courant
Guider tes pas vers le couchant
J’aurais voulu
T’offrir un avenir radieux
Mettre du soleil dans tes yeux

Mais je ne peux rien te donner
Que notre monde tout cassé
Un désert sans humanité
Sans repères et sans vérité
Si je ne peux me résigner
A regarder les hommes tomber
Je briserai tous les tabous
Pour toi je me mettrai debout


Promis je vais le capturer
Ce futur beau comme un cheval
Et le déposer à tes pieds
Comme un cadeau à une étoile