Quand tu t’agenouilles dans une église pense qu’au même moment dans une mosquée ton frère se prosterne
Quand tu joins tes mains pour prier un autre unis les siennes pour méditer
Quand ton regard se pose à terre un autre élève le sien vers le ciel
Quand ton cœur s’ouvre pour y accueillir son Esprit pense qu’au même moment ton frère fait une offrande
Et pourtant l’air que nous respirons est le même de Montréal à Delhi
Quand le doute et la peur s’empare de toi il en est de même ailleurs
Quand le beau s’efface devant la laideur il ne tient qu’à toi comme à lui
Quand la source se tarit ton besoin d’amour te quitte et pour lui aussi
Et pourtant l’air que nous respirons est le même de Pékin à Détroit
Quand le soleil se voile sous les nuages du désespoir ta crainte et égale à la sienne
Quand les armes entonnent en rythmes saccadés ces chants guerriers les larmes coulent sur toutes les joues
Quand le ventre des femmes ne portent plus nos espoirs de voir nos enfants vivre
Quand la haine déforme ton visage elle enlaidit celui de tous tes frères humains
Et pourtant l’air que nous respirons est le même de Bagdad à Paris…
Quand les corps pourrissent au soleil la même odeur noircie les cœurs
Quand les prières ne se disent plus avec des mots mais avec une bouche cousue
Quand la douleur des disparus ne parvient plus à laisser la place pour les souvenirs
Quand notre haleine fétide remplace la douceur d’un baiser
Et pourtant l’air que nous respirons est le même de Rio à Moscou…
Quand la mer s’en vient parfois de si loin pour noyer les terres
Quand l’enfant meurs de faim d’avoir trop manger combien ailleurs il en meurs de n’avoir rien eu
Quand les nuits se mettent à charrier tels des fleuves plus de cauchemar que de rêves
Et pourtant l’air que nous respirons est le même ici et quelque soit l’ailleurs.