La pluie longue dans le vent
Sautille sur la mer
Et pique l'océan
De croches éphémères
Comme les touches du piano
(Au son d'une oeuvre de Liszt)
ou
(Aux frappes d'un artiste)
Font danser les marteaux
Sous les doigts du pianiste.
Sur la cote d'errance
Le gris du ciel pesant
Accompagne les romances
Aux bruits sourds des brisants
Qui giflent la jetée
Aux algues blanchies d'écume ;
Je fixe l'instant guetté
Par l'écrit de ma plume.
-----------refrain-------------
La pluie darde l'océan
Hérissant sa surface
De fins aiguillons blancs
Qui jamais ne me lassent.
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Sur un vieux banc de pierre
Posé sur le gazon
Abrité sous le lierre
D'une ancienne maison
Je contemple le large
Au bandeau de lumière
Qui transperce les nuages
Pour plonger dans la mer,
Ainsi qu'un projecteur
Sur la scène capricieuse
Eclaire de sa lueur
Le ballet des rieuses
Virevoltant sous la pluie
Au dessus des rochers
Dont les embruns essuient
Les mouettes effarouchées.
------------refrain-------------
La pluie darde l'océan
Hérissant sa surface
De fins aiguillons blancs
Qui jamais ne me lassent.
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Le vent au souffle chaud
Fait siffler les haubans
Et danser les bateaux
Sous un rideau d'argent,
Puis enveloppe l'ambiance
D'étranges sentiments
De bien douce violence
Et paisible ralliement,
Dont les frissons du coeur
Aux merveilles vagabondent
De la vue d'une fleur
A celle de la Joconde
Ou d'une grande féerie
De dégradés intenses
D'une palette de gris
Aux cinquante nuances… !!
-----------REFRAIN----------
La pluie darde l'océan
Hérissant sa surface
De fins aiguillons blancs
Qui jamais ne me lassent.
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Philippe Darnault