Où les hommes pleurent
Parents trop pressés, enfants en partance
Sur un quai de gare, départ en vacances,
Amours délaissés, sur un fond de guerre,
Et plus qu’un cœur brisé, un cœur en colère.
Alors on laisse un peu
Aller sa peine
La gorge se serre en creux
Et les larmes viennent
Je suis d’une tribu où les hommes pleurent
Images de télé, en la Douce France,
Écoliers fauchés, une auto qu’on lance,
après trop de bières, comme un jet de pierre,
douleur hébétée et coeurs en colère
Alors on laisse un peu
Couler ses larmes
L’eau qui sort des yeux
Oh, oui , madame
Je suis d’un pays où les hommes pleurent
Encore bien plus loin, ces peuples harassés,
enfants morts de faim, vieillards décharnés,
Quand les greniers s’emplissent de moissons trop pleines,
Et qu’au lieu de blé des tirs qui s’égrainent..
Alors on laisse un peu
Venir la douleur-colère
ça vous sort par les yeux
c’est de l’eau amère
Je suis d’une race où les hommes pleurent
Debout dans le vide, tout au bord des cieux,
Etoiles impavides, avec ou sans dieux,
La nuit qui monte est champ de douleur
Une vie suffit-elle pour brider nos cœurs ?
Martiens de demain
Vous peuples d’ailleurs
Tendrez vous la main ?
Comprenez nos cœurs …
Nous sommes d’une Terre où les hommes pleurent…
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