Tu pourrais bien
Tu pourrais bien puisque tu glisses
ce cône verni de chocolat
du genou le long de ta cuisse
pour monter où, je ne sais pas...
Tu pourrais bien belle hétaïre
puisque tu pinces entre deux doigts
et que tu croques d'un sourire
la pulpe rose que tu broies
Tu pourrais bien puisque tu dresses
ta langue rose vers le fruit long
quand tes doigts avec quelle adresse
le pèlent comme fait la guenon
Tu pourrais bien quand d'artifice
tu retiens entre tes deux seins
la prune la pèche ou la cerise
et la lâche au creux de tes reins
Tu pourrai bien lorsque rêveuse
tu regardes par la fenêtre
les oiselles aventureuses
entre amours et baromètres
Tu pourrais bien ma toute belle
regarder mieux autour de toi
C'est bien de voir les hirondelles
mais tu pourrais penser à moi.