Pays de droits

Pays de droits ça va d’soi
Parles en à Mandela
Une vie sage et bien tracée
Le grand homme a refusé
Pour les siens il s’est battu
Le peuple l’a reconnu
Il a tout abandonné
Femme enfants lambris dorés
Dans le combat clandestin
Il va changer le destin
De ses frères noirs qui meurent
Des mains des afrikaners
Jeté aux fers violemment
Enfermé pendant vingt ans
Du fond de son cachot noir
Il ne perd jamais l’espoir
Incontournable avocat
Il fait s’incliner l’état
La liberté retrouvée
L’apartheid est étouffé




Pays de droits ça va d’soi
Ne l’dit pas à Nilaja
De son grand Mali natal
Elle est partie c’est vital
Épargnée par le désert
Elle a marché tout l’hiver
Arrivée à l’océan
Elle retrouve ses yeux d’enfant
En face la bas se dit elle
Enfin la vie sera belle
Après mille et un tourments
Poussée trop fort par le vent
Elle sourit et s’émerveille
Devant le port de Marseille
Mais sa joie est éphémère
A peine a t’elle touché terre
Qu’un bataillon d’uniformes
De son expulsion l’informe
La patrie des droits de vie
L’envoie mourir au Mali



Pays de droits ça va d’soi
Sussure le à Bokassa
Papa des centrafricains
Mais loin d’être végétarien
Paraît qu’on aurait trouvé
Des restes froids de bébés
Dans ses frigos éclatants
Recouverts de gros diamants
Reliquats d’une livraison
A un parent d’adoption
Bouffon nègre de l’Afrique
Jean-Bedel a pris le fric
De son peuple moribond
Sans la moindre compassion
Empereur autoproclamé
Mégalo fourbe et gonflé
Produit du colonialisme
Protégé par le cynisme
De nos hommes politiques
Grands-pères de la Françafrique