Tu as beau t’abîmer les yeux
Sur de vastes étendues
Tu peux déjà dire adieu
À ton joli paradis perdu
Les cultures agricoles
Sont gorgées de chimie
Exemptes d’herbes folles
De coquelicots fleuris
Perdre le concert matinal
De nos petits oiseaux chanteurs
C’est la vision germinale
De ces blaireaux destructeurs
Côté champ de colza
C’est toujours le calme plat
Les couleurs mimosa
Ne résonnent plus d’aucun éclat
Si l’on y réfléchit
C’est un constat sinistre
La nature dépérit
Sous les coups qu’on lui administre
Faut il donc s’inquiéter
De ce silence des oiseaux
Devons nous budgéter
La mort de nos petits moineaux
Les printemps silencieux
Se succèdent métronomiques
Soyons plus suspicieux
Sur les cultures économiques
Si nos oreilles s’habituent
À ce morbide silence
Nos forêts ne seront plus
Que champ de ruine d’espérance
Mais où sont les taillis
Et les hautes futaies
Ils y donnaient la vie
C’est là que nos oiseaux chantaient
J’ai donc fait l’expérience
Du silence absolu
Une ambiance de défaillance
M’était alors entendue
Ne soyons pas tourmentés
On entendrait voler papillons
Ne soyons pas inquiétés
Ils sont en voie d’extinction
Laissons souffler le monde sauvage
Des oiseaux enchanteurs
Donnons lui seulement un gage
Celui des oiseaux prédateurs