C’est dans l’espace d’une seconde 
Que je t’ai vue à la fenêtre 
En ce temps-là, tu étais blonde 
Et moi j’étais un petit être 
Petit être 
Sans paraître 
J’en ai perdu mes nuits tranquilles 
Mes rêves d’enfant, et l’innocence 
Toi, tu chantais les toits des villes 
Où tu volais dans l’insolence 
Petit être 
Sans paraître 
Et dans les rues, à chaque pas 
Je t’ai suivi, tout en douceur 
Tu entendais mon cœur qui bat 
De rien au monde, tu avais peur 
Petit être 
Sans paraître 
Hier encore, j’avais des rêves 
De grands voyages au bout des mers 
Avec ton rire quand je me lève 
Et ton odeur à mon revers 
Petit être 
Sans paraître 
Il faudra bien que l’on grandisse 
Mais nous avions encore le temps 
De croire au jeu, pas toujours lisse 
De croire un peu au jeu des vents 
Petit être 
Sans paraître 
Je pense encore au temps béni 
À la seconde à la fenêtre 
À ton sourire qui m’éblouit 
Il est parti le petit être 
Un grand homme 
Haut de cent pommes