LE CHOIX DES ARMES

De Raymondcanard le 07/07/2024 (6 visites depuis 7 jours)

-1- (12 pieds)
Moi, si demain je devais être exécuté :
En application d’une peine de mort prononcée
Sans appel, lors d’un simulacre de procès
Par un pseudo tribunal déclarant juger
Au nom d’un dieu, d’un roi, d’un dictateur taré.

Afin de ne pas finir comme ces condamnés :
Hérétiques brulés, ligotés sur un bucher ;
Révolutionnaires, en public guillotinés;
Ou bien otages, genoux à terre, décapités;
Résistants, alignés dos au mur, fusillés.

Choisir ma mort serait mon ultime volonté.

Moi, je désignerais « bourreau » ma bien aimée.
La voir s’effeuiller sur un rythme endiablé,
Puis entre ses beaux seins lourds mourir étouffé.
Moi, je désignerais « bourreau » ma bien aimée
Pour entre ses beaux seins lourds mourir étouffé.

-2- (12 pieds)
Moi, si demain je devais mourir au combat :
Engagé dans une armée comme simple soldat,
Entrainé toute l’année à marcher au pas,
Se mettre au garde à vous et tout le tralala,
Pour servir la patrie, la liberté, l’état.

Afin de ne pas finir comme ces pauvres gars :
Tués sur une plage sans y avoir fait un pas ;
Ou déchiquetés par des tirs de bazooka ;
Pulvérisés par des mines, gazés comme des rats ;
Pour libérer des gens qu’ils ne connaissaient pas.

Je souhaiterais pouvoir choisir mon ultime combat.

Moi, je nommerais « pire ennemi » ma nana.
Prendre d’assaut sa croupe n’attendant que cela,
Et dans un corps à corps, mourir entre ses bras.
Moi, je nommerais « pire ennemi » ma nana,
Pour dans un corps à corps, mourir entre ses bras.

-3- (12 pieds)
Si demain je devais mourir d’un accident :
Humain vivant dans une société oubliant
Que dame Nature aura éternellement
Le dernier mot malgré tous les amendements,
Et que l’homme reste faillible malheureusement.

Afin de ne pas finir comme tous ces gens:
Morts dans un crash d’avion, dans un déraillement ;
Emportés par une tornade, un éboulement ;
Asphyxiés, brulés dans leur maison en dormant ;
Encastrés dans un arbre, endormis au volant.

Je souhaiterais pouvoir choisir l’endroit, le moment.

Moi, je nommerais « aléa » celle que j’aime tant:
Flatter son entre jambe langoureusement,
Puis me noyer dans sa vague devenue torrent.
Moi, je nommerais « aléa » celle que j’aime tant
Pour me noyer dans sa vague devenue torrent.

-4- (12 pieds)
Moi, si demain je devais être assassiné :
Bon citoyen, sans écart à se reprocher,
Vivant une petite vie calme et bien rangée,
Mais ayant le malheureux destin de croiser
La route d’un fanatique, d’un déséquilibré.

Afin de ne pas finir victime d’un cinglé:
Voleur camé en manque, tuant pour un peu de blé;
Extrémiste kamikaze lobotomisé;
Fou dangereux s’étant d’un asile échappé;
Idéaliste voulant changer la société.

Je souhaiterais me soustraire à la fatalité.

Moi, je nommerais « assassin » ma dulcinée :
Cambrioler mon cœur, ça elle l’a déjà fait.
Mais si elle venait à me quitter, j’en mourrais.
Moi, je nommerais « assassin » ma dulcinée
Car si elle venait à me quitter, j’en mourrais.