Ils étaient tous heureux
De me savoir blessé
Je voyais dans leurs yeux
Briller la cruauté
Au centre de l'arène
J'étais seul contre tous
J'entendais leur haleine
J'imaginais leur pouce
Pour eux il faisait beau
Les femmes étaient heureuses
C'était bon c'était chaud
Extase langoureuse
Donnez moi une chance
De tuer l’indifférence
Au début de l’horreur
Il m'ouvrent le portail
Dans une douce torpeur
On joue de l’éventail
Puis entrent les picadors
Et la torture commence
Du cheval rouge et or
On me pique de lances
De deux mains enfoncées
Mon sang gicle en cascades
Ils commencent à chanter
Une douce sérénade
Donnez moi une chance
De tuer l’indifférence
Je me vide je l'entends
Je souffre à l'agonie
Et sans perdre de temps
Je reçois des banderilles
Ils courent de toutes parts
M'enfoncent des couleurs
Je ressens tous ces dards
Jusqu'au fond de mon cœur
Je vois dans leur regard
S'agiter le bonheur
Flottent les étendards
Secoués avec ardeur
Donnez moi une chance
De tuer la décadence
Alors vient le moment
De la cérémonie
Le torero... le grand
Décline sa comédie
Agitant muleta
Au son de leurs olé
Je me meurs dans ses bras
En recevant l'épée
Et les hourras s'envolent
Avec tous les chapeaux
Mais personne ne me vole
Mon âme de taureau...
Mais personne ne me vole
Mon âme de taureau...