Les petites mains
Elles sont des milliers, parfois même des enfants
Petites mains tremblantes dans des usines délabrées
Qui pour nous, tout le jour, cousent des vêtements
Elles sont des milliers, ouvrières exploitées.
Elles veulent simplement être des femmes
Emmener à l’école chaque matin leurs enfants
Ne plus vivre dans des conditions infâmes
Donner à leur famille un tout petit peu d’argent.
Mais combien de tee-shirts lavés et repassés
Combien de chemises faut-il encore confectionner
Pour espérer gagner plus d’un euro par jour
Pour uniquement manger à sa faim chaque jour.
Elles sont bien souvent agressées, harcelées
Nous nous taisons, faisons mine d’ignorer
Fermant les yeux sur leurs conditions de travail
Pour une nouvelle collection, pour un nouveau chandail
Elles s’appellent Shahnuz, Hasina, Rehana
Certaines ne verront pas grandir leurs enfants
D’autres, en avoir, n’en auront pas le temps
Parce que malheureusement elles vivaient à Dahka.
Les bâtiments sur elles se sont effondrés
Des fissures pourtant avaient été signalées
Mais pourquoi donc prendre des précautions
On allait quand même pas stopper la production.
On nous dit maintenant que tout ça est inéluctable
Que ce sont les effets de la mondialisation
Qu’il n’y a pas vraiment à chercher de responsable
Qu’il faut juste revoir la commercialisation.
Mais quand donc va cesser toute cette cupidité
Les multinationales ne peuvent plus se cacher
Arrêtons de parler de fatalité
Assumons notre part de responsabilité.
Elles sont des milliers, parfois même des enfants
Petites mains tremblantes dans des usines délabrées
Qui pour nous, tout le jour, cousent des vêtements
Elles sont des milliers, ouvrières exploitées.