J’étais fan des amours d’antan
Où pendant des mois on s’attelle,
Sous les étoiles qui constellent,
A ne froisser que les dentelles,
Où patiemment on attend,
Sans que ce soit un contretemps,
Le grand jour de la bagatelle.
Dans l’attente, on va au bordel
Un peu avant ses vingt printemps.
« Mais elles sont d’un autre temps
Tes exigences de pucelle.
Tu peux te risquer », me dit-elle,
« Au-delà de la jarretelle.
Tu verras, c’est un passe-temps
Très agréable, qui détend
Et ne laisse aucune séquelle.
On anticipe un peu l’autel,
Mais le sexe est si important ! »
On s’y adonna à plein temps
Au travail, chez moi, à l’hotel.
A tant descendre les bretelles,
J’aurais eu besoin d’une attelle.
Il fallait être orang-outan
Pour répéter cet acte autant.
Et ces séances avec la belle
Pouvaient se révéler mortelles
A la longue, à ce qu’on prétend.
« Tu ne forniques qu’à mi-temps ».
Là voilà soudain qui martèle,
« Ma libido se démantèle
A force de t’être fidèle.
Je ne le serai plus longtemps.
Que faire d’un intermittent ?
A part me tenir la chandelle
Quand je me livre à mon cheptel.
Si tu n’acceptes pas, va-t’en ! ».
J’ai pris le coup à bout portant.
Pour échapper à sa tutelle
Et me venger de l’infidèle,
Je fis la chose avec untel.
Un désir refoulé, latent ?
J’en suis ressorti tout content.
Maintenant j’ai les clientèles
Des deux sexes qui m’écartèlent.
Je ne me sens plus impotent.