Chanson à Frédéric

De M. Forestié le 31/08/2019 (3 visites depuis 7 jours)


Debout, la main posée
Sur le bois blanc du lit,
A l’heure où la rosée
Vient rafraîchir la nuit,
Tu t’éveilles et souris,
Précédant la lumière.
Ton compagnon de nuit
Te rend un peu plus fier.

Petit poisson, mon Frédéric
Mon fils, mon amour, mon jumeau,
Notre vie, mon Amérique,
Que le monde me paraît beau !

Dans la chambre encore noire
Tes quenottes de lait,
Comme des perles rares
Montrent, s’il le fallait,
Que ta bouche est bien belle
Au milieu du minois
Q’un beau matin le ciel
Posa sous notre toit.

Petit poisson, mon Frédéric
Mon fils, mon amour, mon jumeau,
Notre vie, mon Amérique,
Que le monde me paraît beau !

Quand s’ouvrent les volets
Tu salues les oiseaux.
Ils savent que tu sais
Leur chant et tous les mots
Qu’ils siffleront pour toi
Au chaud pays des dieux
Où ce matin de mars
Tu as ouvert les yeux.

Petit poisson, mon Frédéric
Mon fils, mon amour, mon jumeau,
Notre vie, mon Amérique,
Que le monde me paraît beau !

Tout au fond de tes yeux
Brille la certitude.
Tu veux ce que tu veux,
Tes colères sont rudes.
Mais à compter tes larmes
Quand l’orage s’éloigne
On te devine une âme
Grande comme une montagne.

Petit poisson, mon Frédéric
Mon fils, mon amour, mon jumeau,
Notre vie, mon Amérique,
Que le monde me paraît beau !

Et les femmes si fières
De t’étreindre se disent
Qu’après quelques hivers
Elles feraient des bêtises
Si ces quelques saisons
N’éteignaient pas en elles
Le feu de ce frisson
Qui meurt à tire d’aile.

Petit poisson, mon Frédéric
Mon fils, mon amour, mon jumeau,
Notre vie, mon Amérique,
Que le monde me paraît beau !

Déjà, tu sais chanter,
Ou fredonner plutôt
Les airs de la télé
Quand tu les trouves beaux,
Et sur le piano droit
Trois notes de musique
S’envolent sous tes doigts
Et tout devient magique.

Petit poisson, mon Frédéric
Mon fils, mon amour, mon jumeau,
Notre vie, mon Amérique,
Que le monde me paraît beau !

Assis comme un héros,
Au vent tes mèches blondes,
Sur ma vieille moto
Tu découvres le monde.
Les yeux sur l’horizon,
Déjà tu t’imagines
Descendre les vallons,
Remonter les collines.

Petit poisson, mon Frédéric
Mon fils, mon amour, mon jumeau,
Notre vie, mon Amérique,
Que le monde me paraît beau !

Tu as tout eu de moi
Physiquement parlant,
Mais dans ton coeur je vois
Celui de ta maman
Sans qui je n’aurais pas
Connu mon Amérique :
La joie d’être papa
D’un petit Frédéric.

Petit poisson, sa musique
Son fils, son amour, son tout beau,
Sa vie, notre Amérique,
Que le monde nous paraît beau !