Traces de loups, tâches de lune,
Ils sont passés sur les sentiers,
Et ce matin, la mousse est brune
Du sang de l’inhumanité.
Traces de coups et nuits de brumes
Que s’étaient-ils imaginés ?
C’est toujours aux feux qu’il allume
Que l’homme finit par se brûler.
Traces d’amour, rais de soleil,
La nuque sur l’herbe du pré,
Le regard tiré par le ciel,
Lèvres ouvertes et poings serrés.
Traces de vie, lueurs d’oubli,
Qui se souvient de ces guerriers,
De ces enfants qui ont grandi
Sans savoir rire ni pleurer ?
Traces de larmes, lettres jaunies,
Qui jamais plus ne seront lues,
Mais qui sait, celui qui écrit
Peut-être s’est-il aussi tu.
Traces de mort, les revoilà !
Un jour, sûrement, ils nous diront
Qu’ils n’avaient pas voulu cela,
Juste la purification.
Traces de loups, tâches de lune,
Ils passeront sur les sentiers,
Et la mousse deviendra brune
Du sang de l’inhumanité.