Enfant, je demandais : « Comment je vais mourir ? ».
Dans mes nuits agitées, cette question m’obsède
Encore de temps à autre, je vous le concède.
J’appelle á l’aide ceux qui aiment secourir.
D’opprobre, d’ici peu, certains vont me couvrir,
Car c’est sur ce sujet que je vais discourir.
On pourrait m’objecter qu’il vaut mieux savoir quand.
Non, moi, c’est le comment que je voudrais connaitre.
L’infarctus du myocarde, il faut le reconnaitre,
Est long et douloureux, et par trop suffoquant.
L’anévrisme rompu serait plus convaincant.
Une mort au couteau ferait un peu clinquant.
Dans une banlieue chaude, une balle perdue?
D’un cancer opéré, une triste rechute?
Ou comme Cyrano, une poutre qui chute?
Renversé par un bus, bras en croix, étendu?
Par trois, quatre pitbulls, dévoré, tout mordu?
Innocent, condamné loin d’ici, puis pendu?
Par un nouveau virus, transmis dans les latrines?
Empoisonné, de l’arsenic dans un gâteau?
Noyé en mer, dans le naufrage d’un bateau?
Crachant du sang, d’une angine de poitrine,
Une erreur médicale, excès de trinitrine?
Par une fatwa, des écrits hors doctrine?
Pourquoi pas simplement, victime d’une grippe
Le H5N1, l’ultime maladie?
Aux bras d’une beauté, la mort qui irradie?
D’un bel arrêt du coeur, tout juste après son strip?
Ou d’une overdose, pour un tout dernier trip ?
Enfin du HIV, à en vomir les tripes?
Je sais inutile de passer en revue
Les mille façons de mourir dans un poëme.
La vie décidera d’une mille et unième,
En magicienne habile, une imprévue.
Je m’exerçais au jeu de la mort entrevue.
Pardon, mille pardons, si c’est une bévue.