Notre ange de cinq mois
Pour l’moment gazouille.
Et sa mère comme moi,
Nous scrutons, bredouilles,
Ses premiers ma, pa,
Chaqu’jour, sur ses lèvres.
Après cet alpha
Commencera la fièvre.
Que va-t-il parler,
Au fil des semaines ?
Un français bâclé,
Type hétérogène ?
Un peu d’portugais ?
-Surtout pas d’bisbilles-,
Sa mère fait le guet
Dès qu’l’enfant babille.
Puis viendra l’verbiage,
Désarticulé,
Un nouveau langage,
Un jargon mêlé
Créé dans l’urgence,
Soit le portuçais,
Ou d’ la même engeance
L’fameux frantugais.
Plus tard- là, j’préfère-
L’parler alterné,
Qui permet d’parfaire,
D’façon ordonnée.
Un jour « Man, j’ai faim! ».
« Mãe, « Tô » com fome!»,
Dès le lendemain.
A deux ans et d’mi ?
Deux langues maitrisées,
A quatre ans à peine,
Ou martyrisées,
Au tour des prochaines!
L’anglais, l’allemand,
Utiles idiomes,
Impérativement,
Pour tous les diplômes.
L’chinois, l’japonais,
Fatalement, plus grand,
Il s’ra condamné
A sortir du rang.
Peut être le roumain,
Pour rejoindre l’élite,
Dans l’monde de demain
Très cosmopolite.
Puis, enfin, la chaire
De gallo-roman....
On attaque l’Boscher
Demain, sérieusement.