Quand tu viendras me tirer par l’oreille,
Lors d’une nuit sans sommeil,
Agît, alors en parfaite maîtresse.
Sur ton sein étouffe mon cœur exacerbé
Comme femme prodiguant mille caresses
Faudra que tu saches me combler
Et de ta volupté, me donner l’ivresse.
Quand tu viendras me prendre par la main
Pour toujours, lors d’une nuit sans matin,
Que nos deux corps enlacés, ne feront qu’un ;
Pense y bien ! Tous tes charmes si irrésistibles
Devront, envoûter, mon âme très sensible
Et trouver les mots pour être crédible.
Quand tu viendras me dire : « viens avec moi ,
Voir si cet autre monde est plus amène
Que celui des vivants » ; c’est sans peine
Que je poursuivrai ton ombre et tes pas.
Fantômes de la vie, vous êtes si laids, si bas
Vous ne savez pas vivre sans émois
Sans douceur, sans amours, sans ébats,
C’est sans regret que je me jette dans l’au-delà.
Estienne d’Elle Jérusalem 1992