« Ultimes Volontés »
J’ai remis à jour, dernièrement,
Ce que vous appelez : Testament.
Prémonition, erreur de parcours ?
Peu importe, il servira un jour…
Des petits biens, auxquels je tenais
Je les ai confiés, à ceux et celles
Pour qui j’ai toujours tant éprouvé
Affection et amour éternel.
De ma rancune tenace immortelle
J’ai lapidé, écrasé, « ceux, celles »,
Qui par leur sottise, leur connerie,
Se sont comportées comme ouistiti.
J’avais omis de vous informer
Ce que, de mon corps, vous ferez,
Lorsqu’ il aura enfin décidé d’aller,
Compter fleurette aux belles damnées…
S’il peut être toujours utilisé…
Qu’aux gais carabins il soit confié .
Après que scapels l’auront coupé,
Aux flammes dorées qu’il soit jeté.
Des cendres que vous récupèrerez
Surtout en tombe ne conserverez,
Ni en urne, comme reliques vénérées,
Sur coin de cheminée contemplées.
Remettez les, aux caprices des vents :
Mistral, Tramontane les porteront.
Jamais dans les courants ascendants
Se poseront ni s’arrêteront.
A l’image de celui que j’étais
Durant ma vie : une homme pressé !
Amis, parents, épouses et enfants
Soyeux heureux, soyez très contents,
Si de moi, vous ne conserverez
Qu’un souvenir pour l’éternité.
Dans l’air je serai toujours présent
Tout autour de vous, virevoltant....
Lorsque poussière, pour vous belle dame
Viendra, en ton œil se réfugier,
Tu penseras que c’est à mon âme
Espiègle, romanesque, délurée
Que tu dois encore une fois de pleurer.
Sur ton doigt tu me déposeras
Comme sur coccinelle tu souffleras.
Emporté par cette subtile caresse,
J’irai vers d’autres yeux, d’autres maîtresses…
Leur dire que je suis toujours bien là….
Jérusalem le 15 Février 1993