Nostalgie de mes dix ans
J’ai la mélancolie d’un temps de mon enfance,
Les soirs de solitude, où, l’âme chiffonnée,
Je pleure les beaux jours lointains d’insouciance
Du temps de mes dix ans, d’avant de boutonner,
J’ai la mélancolie d’un temps de mon enfance,
Les soirs de solitude, où, l’âme chiffonnée,
Je pleure les beaux jours lointains d’insouciance
Du temps de mes dix ans, d’avant de boutonner,
J’étais fan des amours d’antan
Où pendant des mois on s’attelle,
Sous les étoiles qui constellent,
A ne froisser que les dentelles,
Il parait loin le temps des premiers poèmes.
Je croyais qu’un génie m’avait ensemencé
Tant les rimes coulaient sans vraiment y penser.
La vie, la mort, mon fils, l’enfance, mes “je t’aime”,
J’en restais bien des fois tout décontenancé
Mon coeur, mais ce n’est qu’un début,
Seulement des préliminaires.
Tempère ton imaginaire !
Toi, si souvent meurtri, fourbu,
Jeté sanglant aux urubus
Si tout cela n’était au fond que gribouillage,
Des esquisses bâclées, de vulgaires brouillons.
On prépare un potage, il n’en sort qu’un bouillon.
On espère un dessin, ce n’est qu’un barbouillage.
Avec de tels écrits, j’ai peur que nous rouillions,
Si j’ai assez de temps, je vous ferai trembler,
A gros frissons, à chair de poule, par surprise,
En décrivant la guerre, les obus qui irisent
Dans le bruit et les cris. A l’abri des remblais,
Des poilus mutilés, en sang, qui agonisent
Enfant, je demandais : « Comment je vais mourir ? ».
Dans mes nuits agitées, cette question m’obsède
Encore de temps à autre, je vous le concède.
J’appelle á l’aide ceux qui aiment secourir.
D’opprobre, d’ici peu, certains vont me couvrir,
Notre ange de cinq mois
Pour l’moment gazouille.
Et sa mère comme moi,
Nous scrutons, bredouilles,
Ses premiers ma, pa,
Mes mots sont des jeunots
Qui m’torturent sans malice.
Ils ignorent, ces novices,
Qu’ils me mettent au supplice,
Pour une seule rime en O.